La psychiatrie inquiète et fascine comme tous les lieux clos, lieux de retrait de la société, abritant une population qu’on ressent comme dangereuse ou étrange, mais dont cet isolement imposé fait qu’en outre elle apparait étrangère, différente, et par conséquent a-normale. C’est le cas des malades mentaux, même si leur représentation ne fut pas toujours identique selon les époques. Malgré quelques périodes de plus grande tolérance (12 et 13e siècle, période dite des « trente glorieuses »), ils ...
La psychiatrie inquiète et fascine comme tous les lieux clos, lieux de retrait de la société, abritant une population qu’on ressent comme dangereuse ou étrange, mais dont cet isolement imposé fait qu’en outre elle apparait étrangère, différente, et par conséquent a-normale. C’est le cas des malades mentaux, même si leur représentation ne fut pas toujours identique selon les époques. Malgré quelques périodes de plus grande tolérance (12 et 13e siècle, période dite des « trente glorieuses »), ils ont été le plus souvent tenus à distance, dans une forme de ségrégation, grâce à différents dispositifs : hôpitaux généraux, dépôts de mendicité, asiles d’aliénés, dont le but était de lutter contre le chaos qu’était la « folie » et ses manifestations, afin de retrouver une harmonie, à la fois ordre public extérieur, et équilibre personnel, tout ceci à travers la mise en place d’un nomos, d’un topos et d’un logos, architectures juridiques, physiques, mentales. Ce cadre général macroscopique, qui survivra jusqu’à sa déconstruction dans la deuxième moitié du 20e siècle, se déclinera en situations particulières, locales, toujours assez semblables, à quelques différences près, comme dans le département du Cher, qui servira de lieu d’observation, en quelque sorte, microscopique.
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