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Sophia Ducceschi Judes

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Sophia Ducceschi Judes

Descriptif auteur

Sophia DUCCESCHI écrit dans un esprit d'échange, de partage d'expériences et de transmission mais sa toute première activité est la psychothérapie. En libéral à Paris depuis 19 ans, très investie dans le milieu associatif, ses expériences de terrain sont un précieux matériel pour des écrits plus ou moins techniques. Elle publie en 2011, une page cruelle de son parcours personnel avec "Neuf mois pour mourir" où elle relate mois après mois l'accompagnement d'un proche vers une mort annoncée. Elle y aborde la délicate et très actuelle question de la fin de vie. En 2014, elle publie un ouvrage pédagogique que dresse un panel des principaux troubles psychologiques en des termes clairs. Ouvrage de vulgarisation qui met la psychopathologie à la portée de tous. En 2018, c'est un essai clinique sur l'anorexie mentale qui s'ajoute aux écrits de Sophia Ducceschi. Son dernier ouvrage, paru en 2019, sera son premier roman de société dans lequel, l'auteure peint le tableau, très réaliste, d'un endoctrinement via internet et d'un passage à l'acte isolé.
Après une première carrière en entreprise, Sophia Ducceschi reprend des études de psychologie et de psychanalyse. Cette reconversion lui permettra de vivre un "métier-passion" au quotidien et de témoigner de son expérience au travers d'écrits cliniques ou non. Après presque 20 ans de pratique en libéral, elle a fondé en 2008 une association loi 1901 luttant contre certaines addictions, elle s'implique également dans le domaine du handicap dans le cadre d'une structure médico-sociale. Aujourd'hui, sa pratique est spécialisée dans les troubles du comportement, dans les reconstructions après abus, dans toutes les questions liées à l'emprise mentale, à caractère sectaire ou non.
Sophia Ducceschi soucieuse d'enrichir en permanence ses connaissances en psychopathologie suit régulièrement de nouveaux cursus d'enseignements. L'auteure est toujours à l'écoute de l'actualité et proche du terrain, entre sociétal et pathologique. Autant d'outils pour poursuivre son chemin vers ce qui ne cesse de l'animer : la passion de l'autre !

Structure professionnelle : SCM Ducceschi-Judes
4, rue des Immeubles Industriels
75011 PARIS

Titre(s), Diplôme(s) : Certifiée A.R.S. - D.U. Expertise mentale - D.U. Emprise mentale et dérives sectaires

Fonction(s) actuelle(s) : Psychanalyste - Criminologue - Expertises psychologiques

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LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Le regard de l'Autre

Le poids du regard de l'Autre dans les troubles du comportement alimentaire.

Qu'il soit simplement difficile à supporter ou qu'il s'avère tyrannique et tout puissant, le regard d'autrui est très souvent source de préoccupations angoissantes pour les personnes souffrant de Troubles du Comportement Alimentaire (T.C.A.).

Ce regard est, en effet fréquemment perçu comme un jugement ayant valeur de vérité telle une estimation de soi par une instance supérieure !
Le moi, fragile fait totale confiance à cet "autre" qui l'observe, l'évalue voire le définit, toujours de façon très négative.

Quel que soit le degré de cette emprise, on constate que, chez ces personnes, le regard d'autrui est prévalent.

Même si aucun d'entre nous ne peut revendiquer une indifférence totale au regard de l'autre, il ne fait nul doute que chez les personnes souffrant de T.C.A., cette considération est exagérément présente. Elle pourrait même parfois s'apparenter à une véritable obsession.

Au-delà de ce constat, nous tenterons de répondre à la question de l'origine de cette domination, de cet excessif souci du regard d'autrui sur soi.

En travaillant sur un plan psychothérapeutique avec des personnes souffrant de ces troubles, nous pouvons sans conteste mettre l'accent sur l'antériorité de ce phénomène.

En effet, la conviction que l'autre est plus important que soi, que sa parole ou son avis a plus de poids que le sien propre, et même parfois que penser à soi avant de penser à l'autre est une faute, sont des notions probablement ancrées depuis la toute petite enfance.

A l'évocation d'une histoire personnelle, on rencontre d'ailleurs très souvent un environnement, familial ou autre (scolaire…), qui a pu, parfois bien involontairement, confirmer le bien-fondé de ses convictions d'auto dévalorisation : par des critiques répétitives, des propos négatifs ou de découragements à l'égard de l'enfant, l'entourage a pu entériner une piètre considération de lui-même.

Au fil du temps "l'autre" devient la preuve qu'une certaine mésestime de soi est justifiée.
Le regard de l'autre ainsi déformé, interprété peut alors devenir un outil de torture au service d'une image de soi dévalorisée.

Si rien ne vient briser ce processus mortifère, il se répètera et la conviction négative à l'égard de soi-même va s'amplifier, reconnaissant à autrui, de plus en plus de pouvoir pour juger, accuser… et punir !

Pour illustrer ce mécanisme, nous citerons les propos de Camille (adulte d'une trentaine d'années) :

"Je suis toujours exagérément soucieuse de ce que vont penser les autres, même les inconnus !...
…J'ai aussi le sentiment qu'ils savent mieux que moi qui je suis et que, juste en me regardant, il peuvent deviner mes défauts… Souvent je préfère rester seule pour échapper à ces regards si menaçants qui me réduisent à rien, ou presque…
Mais, ça ne marche pas car quand je suis seule, je ne suis même pas tranquille : je me vois, comme si une caméra interne se mettait en route. J'ai la capacité, dans ces moments là de m'observer, de juger chacun de mes actes ou chacune de mes paroles !...
…Je me vois d'en haut… Souvent, je me dis qu'en fait, je me substitue à autrui dans cette surveillance incessante et tyrannique…
… Je ne me laisse jamais tranquille… avec ou sans le regard des autres !".

Nous voyons bien ici que Camille a dû très tôt incorporer "l'autre" d'autrefois, perçu comme jugeant, dévalorisant et que c'est cet "autre en elle" qui prend le relais lorsque les autres réels d'aujourd'hui ne sont pas là pour faire office de censeurs, lorsqu'elle est seule, par exemple.

Pour Camille et pour tant d'autres, l'importance accordée au regard de l'autre traduit bien pire qu'une simple peur du jugement ou qu'un soucis de son image ; Il s'agit du révélateur d'une profonde faille narcissique voire même d'une véritable carence identitaire !

En résumé, nous pourrions dire que l'importance du regard d'autrui ou encore le regard de l'autre considéré comme un juge détenant "la vérité" est inversement proportionnel à la qualité de l'image de soi. Il y aurait un lien direct entre la place laissée au regard de l'autre et le manque de considération pour sa propre personne.

Pour attester de cette idée, nous relèverons le processus d'amélioration de ce problème fréquemment observé au cours de psychothérapies :
En effet, lorsque l'image de soi devient plus "acceptable", quand la confiance en soi grandit, quand la faille identitaire se comble au profit d'une (re)construction ou d'une réelle consolidation de ses fondements personnels, c'est alors précisément à ce moment du parcours thérapeutique que l'importance du regard de l'autre s'allège, et que ce regard perd de son caractère persécuteur !

Amy nous le dit ainsi :

"Je m'accepte plus qu'avant. Je peux maintenant me regarder dans un miroir, me laisser prendre en photos ou bien donner mon avis lors d'une discussion et, plus fort encore, moi qui ne sortais pratiquement plus de chez moi, je peux même entrer dans un lieu public et supporter les regards qui se posent sur moi !
Je trouve ça plutôt bien d'être regardée, je commence à me dire que je ne suis pas si horrible que ça !... Le regard des autres ne me dérange plus comme avant, je peux même y être indifférente, après tout, chacun pense ce qu'il veut, ce n'est plus trop mon problème…
… J'ai tellement gagné en liberté !".

Signature :
Sophia DUCCESCHI

Notes :
Article du 14 Mai 2009
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L'anorexie mentale : une quête identitaire ?

L'anorexie mentale : une quête identitaire ?

A l'âge difficile où l'individu se cherche, à l'heure des choix complexes, à l'époque charnière entre la fin de l'enfance et l'entrée dans la vie d'adulte, lors de ce délicat passage qu'est l'adolescence, nombreux sont ceux et celles qui accèdent enfin, au bout de ce parcours chaotique, à leur projet d'advenir.
Malheureusement, d'autres ne se rencontrent pas, voire même se perdent !

L'adolescence est une étape de l'existence des plus difficiles à franchir. Ce n'est pas par hasard si de nombreuses pathologies s'y déclarent : période volcanique où les failles se révèlent, où les fragilités ne peuvent plus se dissimuler derrière la latence d'un temps révolu. Les traces du passé deviennent reliefs insurmontables ou gouffres sans fond.

Le deuil pourtant impossible d'une enfance déjà regrettée devient inévitable. Le corps change, autrui réitère ses sollicitations, la société impose ses choix… sexualité, orientation professionnelle, acquisition d'une autonomie…

Certains jeunes individus se retrouvent bien démunis face à un tel remaniement de repères. Parfois envahis d'un profond sentiment de perte de contrôle ou encore en recherche plus ou moins consciente des moyens qui pourraient retenir l'enfance… ils vont, à l'ombre d'un régime ou de quelques kilos à perdre pour être mieux, tomber dans le piège infernal de l'anorexie !
Piège d'autant plus vicieux que les victimes s'y enferment avec conviction, détermination et parfois même soulagement.
Car en effet, aussi incroyable que cela puisse paraître : l'anorexie rassure ! Elle répond sans faillir aux angoisses évoquées plus haut : par le sentiment de contrôler quelque chose de sa vie l'individu reprend confiance en lui et en gommant tous les signes d'une féminité naissante (règles, formes…), la jeune femme régresse, et calme ainsi sa nostalgie d'une enfance paisible.

L'anorexie-béquille se présente comme d'autres produits capables de soulager, très temporairement, une angoisse profonde. L'anorexie et sa pérennité sont parfois question de survie. Se priver pour vivre, disparaître pour exister : quoi de plus déroutant qu'un tel contresens !?

C'est le temps du déni, pour les jeunes filles qui tiennent à leur symptôme au point de ne pas le reconnaître comme tel. Cette époque du trouble peut être longue, suffisamment parfois pour que le piège se referme.

Les mois, les années passent et quel que soit le devenir de l'anorexie dans sa forme, qu'elle se soit installée sous un angle restrictif ou qu'elle se soit transformée en processus alternatif de type anorexie/boulimie, il n'est pas rare que la personne pactise avec la maladie dans un étrange consensus ou finalement tout le monde n'est pas si volontaire qu'il n'y parait.

Un passé souvent marqué par le dévouement et l'abnégation de soi amène naturellement ces jeunes femmes à se poser une question récurrente : "qui suis-je ?". A force de faire passer les demandes - souvent supposées - d'autrui avant ses propres besoins, elles ont fini par ne jamais contacter leurs désirs profonds, leurs goûts, leurs envies et parfois leurs rêves !
L'anorexie / boulimie vient donc encore une fois donner l'illusion d'une réponse à interrogation identitaire. Il n'est pas rare d'entendre, lors de nos ateliers, certaines personnes se définir par leur pathologie…

"Vous êtes… ?"
"euh… Léa… anorexique" !!!

Certaines jeunes femmes, au fil des ans, et au nom du service rendu par la maladie - elle, au moins, est fidèle et ne les abandonne pas ! - vont finir par s'identifier au trouble.
Qu'elle place reste-t-il au Je, au Moi qui d'ailleurs n'existe pas dans la réponse de Léa ?

Car, "Non, Léa, vous n'êtes pas anorexique : vous souffrez d'anorexie ! Mais serait-elle pour vous un élément déterminant de votre identité pour que vous vous présentiez ainsi ?"

Doucement, insidieusement, pour Léa comme pour beaucoup d'autres, l'hyperactivité est devenue une façon de s'occuper de son corps, les restrictions ne sont qu'hygiène de vie, se faire plaisir est une tentation malsaine quant à tout ce qui touche à l'émotionnel, cela s'apparente désormais à une faiblesse inutile. La cuirasse s'épaissit au fil du temps coupant progressivement la femme d'une vie d'échanges, de rencontres et d'expériences en tout genre.

En parallèle de cet enfermement, on ne peut ignorer une souffrance profonde car cette non vie s'opère dans un monde en mouvement, parfois dans un bouillonnement social et professionnel où l'immaturité affective et émotionnelle de la prisonnière doit, chaque jour, se confronter à autrui comme à la nourriture. Décalage terrible qui accentue douloureusement le sentiment de solitude et rapproche encore un peu de cette seule compagne fidèle : l'anorexie / boulimie !

Après de nombreuses années passées ainsi en survie, il est plus facile d'imaginer changer que de changer vraiment. Pour certaines personnes, se séparer de cette anorexie c'est renoncer à une partie de soi, si gênante soit-elle ! Quelle angoisse : imaginons-nous perdre une partie de nous !? Les résistances sont fortes et ce virage identitaire ne pourra se prendre qu'à vitesse réduite, progressivement, accompagnée et sécurisée. C'est dire l'impérieuse nécessité d'un cadre thérapeutique solide et contenant.


Aux personnes concernées, nous voulons rappeler que même si elles l'ignorent encore ou pire, si elles sont intimement convaincues du contraire, elles ont en elles des richesses et des capacités bien plus précieuses que la possibilité du contrôle. Qu'elles sont bien plus que du manque, du rien, du vide et de la légèreté.
L'évanescence ne sert pas l'être et toute cette énergie déployée pour une quête aussi déréelle qu'inutile, pourrait s'avérer bien utile à la construction, aux projets personnels, à la créativité… Donner un autre sens à son existence…

Et enfin, rappeler que les mots existent et que le corps n'est pas le meilleur langage qui soit pour dire sa profonde détresse et être entendu dans son appel à l'aide.

Aux proches, au grand public, à tous ceux qui en douteraient encore, rappelons qu'il ne s'agit en rien d'un manque de volonté, ou de provocation intentionnelle !
Nous sommes bien face à des troubles graves dont les risques de chronicité augmentent avec les années.
Les messages de prévention sont indispensables pour que les jeunes filles, souvent déconcertées à l'adolescence ne viennent pas chercher réconfort dans cet illusoire et dangereux remède qu'est l'anorexie mentale.

Signature :
Sophia DUCCESCHI

Notes :
Article du 17 Mai 2009
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La culpabilité dans les T.C.A.

Le sentiment de culpabilité dans les Troubles du Comportement Alimentaire.

Difficile voire impossible de circonscrire une origine unique et précise du sentiment de culpabilité chez les personnes souffrant de Troubles du Comportement Alimentaire. Seule certitude : il est toujours présent !

Ce sentiment de culpabilité se manifeste de diverses façons et influence souvent la restriction alimentaire ou le passage à l'acte de la crise boulimique.
La personne subissant une telle culpabilité doute souvent de ses capacités à vivre d'où le manque de confiance en soi que l'on observe dans la majorité des cas. Ce sentiment peut aussi se traduire par une virulente auto dévalorisation et aboutir aux mauvais traitements infligés au corps : crises boulimiques, vomissements répétés, auto mutilation, comportements masochistes…

Cette culpabilité se justifie-t-elle dans le réel ? Jamais ou presque ! Bien au contraire : les personnes souffrant de Trouble du Comportement Alimentaire sont souvent à l'opposé du passage à l'acte répréhensible. Incapables de franchir les limites strictes qu'elles s'imposent, on les imagine mal dans des attitudes offensives à l'égard d'autrui. Il s'agit, dans la plupart des cas de personnes à qui "on ne peut rien reprocher", "qui n'ont jamais fait de vagues", toujours soucieuses des autres avant même de porter attention à elles, toujours inquiètes des regards étrangers, de ce qu'elles appellent "les jugements".
Ce mode relationnel ne justifie donc en rien, dans la réalité, les auto-accusations si pesantes qu'elles se portent.

Et si c'était justement cette culpabilité ancienne, très ancienne qui avait suscité le développement lisse, calme, effacé de la personnalité en question ?

La culpabilité peut être la conséquence de différents faits, plus ou moins imaginaires, plus ou moins conscientisés. On peut distinguer, entre autres :

 La culpabilité que nous appellerons "archaïque". Elle remonte au plus loin dans la vie de l'individu voire même à son existence in utero. Elle peut concerner l'enfant qui naît d'une relation interdite, l'enfant qui perd son jumeau et survit là où l'autre disparaît, ou encore la troisième fille à naître alors que l'on attendait tant un garçon. Les sentiments parentaux, mêmes inconscients, peuvent laisser l'enfant dans une détresse d'autant plus violente qu'incomprise, entraînant souvent un sentiment d'illégitimité chez l'individu en devenir.

 La culpabilité "oedipienne". Il est normal que les petites filles, à un certain stade de leur développement, nourrissent un sentiment de rivalité envers leur mère. Elles doivent, en effet, partager "le Père" avec cette femme alors qu'elles le voudraient pour elles seules. Ces sentiments hostiles peuvent parfois être très violents. La petite fille peut, par ailleurs, s'en vouloir de ses ressentis inavouables. Il n'est pas simple d'aimer et de haïr à la fois une même personne, encore moins quand il s'agit de sa mère ! Cette rivalité culpabilisante peut parfois prendre du retard dans sa résolution. Il n'est pas rare de rencontrer des jeunes filles voire des jeunes femmes toujours aux prises avec ce conflit oedipien.


 La culpabilité "de l'abus". Les petites filles ayant subi un abus sexuel (attouchements, viol…) se sentent toujours coupables des faits. Pour elles, leur corps les a trahies en suscitant le désir d'autrui. D'autres pensées peuvent encore les accabler : Pourquoi n'ont-elles pas dit "non" ? Pourquoi ne pas en avoir parlé plus rapidement ? Autant d'interrogations qui viennent conforter une culpabilité bien illégitime mais si souvent ressentie par ces petites victimes. En grandissant, le plus grand de leurs soucis devient la maîtrise totale du corps, des pulsions et pourquoi pas la disparition de tout signe de féminité surgissant à l'adolescence.

 La culpabilité "évènementielle" ou "de fait" : Il arrive parfois, bien malheureusement qu'un évènement dramatique de la vie se produise au "plus mauvais moment pour la fillette". Telle cette petite fille qui, en proie à une jalousie fraternelle suite à la naissance de sa petite sœur est amenée plus ou moins consciemment à en souhaiter la disparition (quel enfant aîné n'a pas été concerné par cela ?). Rien de bien anormal jusqu'à ce que la petite sœur soit victime de la mort subite du nourrisson. L'aînée grandira avec la conviction que ses pensées ont influencé les faits, qu'elle a, en quelque sorte, tué sa sœur ! On imagine facilement toute la culpabilité qui en découlera.

 La culpabilité "sacrificielle" : Certaines personnes souffrant de T.C.A. sont convaincues qu'elles doivent impérativement être "utiles" ! Sans cette raison d'être, elles seraient "un poids pour leur famille, pour la société". Elles se considèrent aussi très souvent comme la cause de tous les maux de leurs proches ; comme responsables de leurs parents. Elles se doivent de porter autrui comme elles mêmes ne l'ont jamais été. Rapport au monde culpabilisant ? hypersensibilité émotionnelle ? D'où que vienne cette omnipotence qu'elles s'imposent, c'est dans un esprit d'esclavage affectif que ces fillettes vont grandir et encore une fois dans la négation d'elles mêmes !

 A ces différents types de culpabilités s'ajoute souvent celle même d'être malade, de rendre ses parents malheureux, de ne pas répondre à leurs espoirs et de ne pas réussir à s'en sortir !

Ces exemples ne représentent pas une liste exhaustive des causes du sentiment de culpabilité chez les personnes atteintes de Troubles du Comportement Alimentaire, mais ils montrent combien les raisons de culpabiliser peuvent être variées. Elles peuvent remonter au plus jeune âge, être totalement injustifiées et souvent indépendantes des actes et pensées de l'entourage.

Cette culpabilité, quelle que soit son origine, vient sournoisement s'installer sur un terrain d'hypersensibilité innée et sur une capacité de résilience certainement plus faible que chez d'autres personnes.

La culpabilité serait-elle une des causes du Trouble du Comportement Alimentaire ? Symptôme jaillissant à l'adolescence tel un cri de désespoir, un appel au secours pour la survie d'une personnalité jusque là entièrement dévouée à la volonté d'autrui, d'un Moi soumis à l'autorité d'un censeur interne et redoutable ?
Si la culpabilité était une des raisons du symptôme, du T.C.A., celui-ci ne prendrait-il pas valeur de "punition" ?

Signature :
Sophia DUCCESCHI

Notes :
Article du 27 mars 2009
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La psychothérapie et T.C.A. Comment - Pourquoi

La psychothérapie dans les Troubles du comportement
Alimentaire

Avant de répondre concrètement à ces questions, nous devons rappeler que la psychothérapie, la prise en charge nutritionnelle et le suivi médical (prise de médicaments, dans certains cas) sont les composantes principales de la lutte contre le trouble du comportement alimentaire.
C'est par la combinaison de ces trois axes thérapeutiques complémentaires que commence le chemin vers la guérison.

La décision d'entamer une psychothérapie n'est pas anodine. Elle est souvent le fruit d'une souffrance qui, devenue intolérable au quotidien, va inciter la personne à s'engager dans ce processus souvent méconnu, parfois redouté.
Que peut-il s'y passer ? Serai-je compris€ ? Que puis-je découvrir de moi-même ? Ne vais-je pas être face à un thérapeute qui ne dira rien ?
Autant de questions fréquentes qui peuvent faire hésiter voire même empêcher la première consultation puis le début du travail.

Ainsi, nous nous devons d'apporter quelques éclaircissements sur les conditions à réunir afin de réduire au maximum ces interrogations potentiellement paralysantes.

Une thérapie : Comment ?

Le choix du thérapeute :
C'est un point essentiel. Il est primordial de se sentir "à l'aise" et cela, dès le premier rendez-vous avec le psychothérapeute choisi. La thérapie est un travail en commun lors duquel les échanges devront être au plus près de l'authenticité. Le plus intime du patient pourra être abordé. La confiance est le ciment de cette construction qu'est le travail psychothérapeutique.

Le désir personnel de s'engager dans un travail :
On ne commence pas une psychothérapie "pour faire plaisir à quelqu'un", sous la contrainte ou sous influence d'un tiers. C'est une démarche qui fait appel à la motivation personnelle. La psychothérapie demande souvent un investissement de temps, d'énergie et d'argent et seule, la personne concernée fera face aux exigences de son travail personnel. Cette composante est, elle aussi, essentielle aux avancées thérapeutiques ultérieures.

L'importance du premier entretien :
Il s'agit souvent d'un entretien informatif lors duquel le point est fait sur la situation de la personne qui consulte. Le thérapeute expose ce qu'il peut proposer comme prise en charge, sa façon de travailler et pose le cadre de la future thérapie. Mais c'est aussi et surtout un espace de parole réservé au consultant qui devra définir ses attentes, exposer ses motivations, ses craintes, ses questionnements. C'est en adaptant les méthodes de travail du thérapeute aux désirs du consultant que l'on peut envisager efficacement les fondements de la psychothérapie.

Une thérapie : Pour quoi faire ?

D'une façon générale, on peut voir la psychothérapie comme une exploration de Soi. Ce voyage intérieur passe par l'observation de ses comportements, la compréhension de ses motivations (ou de l'absence de motivations), la définition de son identité... En résumé, il s'agit d'asseoir sa personnalité en meilleure cohérence possible avec le contexte social, culturel, familial et surtout avec son propre désir. La psychothérapie apaise le mal-être et modifie la relation à soi-même et aux autres. Elle procure une meilleure compréhension des phénomènes psychologiques, émotionnels et somatiques. Elle facilite l'aptitude à communiquer. Ce travail conduit souvent à prendre, plus sereinement, la pleine responsabilité de soi dans les différents aspects de sa vie.

Le trouble du comportement alimentaire peut être considéré comme la manifestation d'une perturbation plus profonde et souvent très ancienne. Ce symptôme, que l'on peut regarder comme la conséquence d'un dysfonctionnement général de la vie psychique du sujet, sera considéré, à part entière, durant la thérapie. Cependant, le travail psychothérapeutique serait incomplet si il ne prenait pas en compte les causes du mal-être.

Ainsi, le processus thérapeutique mettra l'accent sur certaines difficultés du consultant : Le manque d'estime de soi, l'inaptitude à se responsabiliser, à faire des choix personnels, le refus d'entrer dans une "vie d'adulte", la prédominance toute puissante du regard d'autrui sur soi, l'allégement de la (ou des) culpabilité(s), l'impossibilité d'être dans l'instant présent, la non acceptation de ses manques...

La psychothérapie du sujet souffrant de T.C.A. devrait lui permettre d'accéder à un quotidien moins pesant, à la découverte de plaisirs simples mais parfois devenus inaccessibles tels que la convivialité, la communication "nourrissante". C'est aussi la possibilité d'un "lâcher prise" par l'acquisition d'une plus grande confiance en soi. Ce travail aboutit souvent à une maturité psychique qui permet, désormais, des relations différentes aux proches, moins empreintes d'une dépendance affective souvent limitative. C'est acquérir la faculté d' "être soi", avec soi comme avec les autres.

En résumé, la psychothérapie, si elle y est adaptée, répond parfaitement bien aux attentes des personnes atteintes de T.C.A car elle va s'attaquer aux failles qui ont amené le symptôme. C'est souvent en agissant sur ces causes que la conséquence (le T.C.A.) cédera.
C'est en donnant du sens à cette manifestation qu'elle pourra être remplacé par des actes ou des pensées constructifs et sources d'équilibre.

Même, si certains moments de la thérapie peuvent paraître difficiles ou suscitent des peurs, ces tourmentes seront toujours moindres que la souffrance engendrée par l'anorexie, la boulimie ou les compulsions alimentaires, au quotidien. De plus, ce chemin n'est pas parcouru seul, puisque le thérapeute est un accompagnateur sur qui le sujet doit pouvoir compter !
Et... au bout du chemin, n'est-elle pas tentante cette liberté retrouvée ?

Signature :
Sophia Ducceschi - Psychothérapeute-Analyste

Notes :
Article le 4 juillet 2005
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